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Armes à feu et terrorisme | ||||||||||||||||||
Comment les terroristes se procurent-ils des armes? | ||||||||||||||||||
Le trafic d’armes légères fait parti des activités secondaires utilisées par les groupes de terroristes internationaux. Ces groupes vont dans différents pays pour mettre en place des activités de financement, de recrutement, des camps de formation et de soutien logistique. Le terroriste potentiel peut se procurer une arme soit à travers un réseau de contacts comme sa famille, ses amis ou des connaissances, soit par des intermédiaires, vendeurs de la rue, des trafiquants ou des magasins de prêteurs sur gages, soit par le vol, soit par l’importation légale ou par Internet. Le trafic d’armes à feu appartient au marché illégal des biens dans lequel on retrouve la contrebande de pierres précieuses, la vente de drogue, l’argent contrefait et des produits volés qui sont vendus sans savoir qu’ils sont volés. De même, on peut aussi inclure les biens légaux qui sont vendus illégalement. Autrement dit, le trafic d’armes fonctionne en connexion avec d’autres activités illicites et le système ressemble beaucoup à d’autres marchés, en particulier à celui du trafic de stupéfiants. Certains réseaux terroristes se tournent vers le commerce de la drogue pour trouver du financement à leurs activités. Relation entre trafic d’armes et trafic de drogue chez les terroristes Les groupes paramilitaires et terroristes échangent de la drogue pour des armes. De plus, ils ont besoin d’armes à feu pour se protéger, préparer leurs coups et faire des affaires afin de financer leurs activités. Dans une étude du département de la Justice du Canada, Oscapella (1998) explique que certainestransactions ne sont pas directes : « Les groupes terroristes peuvent vendre eux-mêmes des drogues pour se procurer de l’argent, ou « taxer » les producteurs de drogue afin d’obtenir suffisamment de fonds pour acheter des armes. Il y a parfois de multiples étapes entre les transactions de drogue et l’achat des armes. Ce type d’échange indirect peut donner aux acheteurs éventuels un plus grand choix d’armes puisqu’ils ne seront pas liés à un fournisseur individuel. D’autre part, lorsque les drogues sont directement échangées contre des armes, le choix des armes risque d’être plus limité. » L’auteur affirme qu’au Canada, il ne semble pas y avoir d’échanges d’armes pour de la drogue à grande échelle contrairement aux Etats-Unis où la situation est différente. Il serait fort probable que des trafiquants de drogue et des groupes terroristes et paramilitaires de pays étrangers fournissent de la drogue aux réseaux américains en échange d’armes, les Etats-Unis étant un grand producteur d’armes (ibid). Généralement, les criminels et d’autres agents non étatiques ont souvent un rôle clé dans le trafic d’armes et de stupéfiants. 1. Les « états sponsor commanditaires » des groupes terroristesCertains états aident les groupes terroristes illégalement afin qu’ils puissent se procurer des matériaux de guerre et du financement pour accomplir leur mission, en particulier les états qui commanditent et supportent les groupes de terroristes internationaux. Selon Smith D (1993), durant les deux dernières décennies, plusieurs terroristes ont bénéficié d’entraînement et de formation au niveau de la manipulation des armes à feu grâce à l’URSS et des membres du pacte de Warsaw ainsi que la Corée du Nord, la Syrie, le Liban, le Soudan, l’Iraq et Cuba. Malgré les changements politiques dans l’union soviétique, l’Europe de l’Est et les conséquences de la guerre du Golfe (1991), il est devenu plus difficile pour les États de continuer ce genre de pratique. Toutefois, rien n’indique que cette relation n’existe plus. On peut prendre par exemple, le ravitaillement en armes du Hezbollah appuyé implicitement par l’Iran durant la guerre civile de 1991 et l’attaque israélienne en 2005. De même, on soupçonne d’autres pays d’appuyer des camps de formation terroristes à travers le monde. Les états commanditaires peuvent offrir de l’argent, des armes, de l’équipement et de la formation et favoriser l'implantation de camps d'entrainement à l'extérieur du pays. 2. Les ventes illégales des fournisseurs et vendeurs corrompus qui approvisionnent les jeunes, les criminels et les terroristes
3. Ils les produisent eux même(ils se procurent des matériaux)Les groupes terroristes veulent aussi produire leur propre arsenal pour 1) éviter de se faire repérer par les autorités ; 2) diminuer les risques de se faire identifier ; 3) augmenter leurs arsenaux ; 4) améliorer l’équipement des membres du réseau ; 5) financer les activités et les attaques ; 6) éviter de dépendre de trafiquants ou d’autres intermédiaires qui pourraient compromettre leur identité ou leur opération. Les groupes terroristes tout comme les sectes religieuses et les forces paramilitaires cherchent à se procurer des armes pour se protéger et pour armer leurs membres. Dans l’étude de Campbell, J (1999), il semblerait que la secte Aum Shinryo avait réussi à ce procurer un arsenal d’armes conventionnelles important et les installations nécessaires à la fabrication d’une variante de l’AK47 de conception russe. Lors des opérations des forces policières japonaises, ils ont trouvé des tourelles contrôlées par des ordinateurs et du matériel permettant de fabriquer de l’acier (obtenu par l’entreprise en faillite Okamura Ironworks). La secte aurait obtenu frauduleusement les manuels de fabrication de ces armes en Russie et le chef Shoko Asahara avait l’intention d’équiper et fournir des armes à ses unités d’action sur le terrain. Dans certaines régions, la fabrication illégale domestique est un problème plus grâve qui passe à travers l'importation de pièces d'armement et d'objets volés. De plus, il y a aussi le porblème de la réactivation des armes légalement obtenue qui ont été désactivé à chause des changements dans les lois.
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7. Internet et la poste :Une des nouvelles méthodes utilisées à travers le monde est l’utilisation d’Internet. En effet, les fournisseurs et les manufacturiers vendent des morceaux d’armes à feu par Internet et cet équipement peut être envoyé par service postal. Certains fabricants produisent des armes à feu plus sophistiquées et plus performantes que l’on peut importer sans aucune restriction. On trouve même des sites Internet qui aident les individus à choisir les meilleurs armes à feu disponibles sur le marché. 8. Les problèmes des frontaliers
Les entrepreneurs peuvent utiliser les failles des règles internationales de l’aviation pour importer eux même leurs marchandises. En Afrique par exemple ont peut immatriculer un avion par Internet sur un registre d’État, pour une petite somme d’argent et sans aucun contrôle (Léger, 2006). Une immatriculation d’avion se change en une heure. « En septembre 2002, une réunion de l’Union Africaine sur le terrorisme a conduit les participants à adopter un plan d’action pour le renforcement des contrôles des frontières et la lutte contre l’importation, l’exportation et le stockage d’armes légères pouvant être utilisées par les réseaux terroristes (cela implique une meilleure coopération avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) et la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)) » (Valverne, 2004) 9. Les foires, les marchés aux puces et les « Gun shows »Dans certains pays, il existe des grands marchés aux puces accessibles au public où il y a des « Gun Shows » ou de grandes foires sur les armes à feu. Aux États-Unis selon l’ATF Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms, il y a plus de 4000 « shows » par année à travers le pays. Une enquête entre 1996 et 1998 révélait que ces « show » étaient un des canaux principaux de la contrebande d’armes à feu. Ces marchés sont très particuliers, car ils attirent des vendeurs qui ont une licence (légale) et des vendeurs qui vendent « en dessous de la table » (illégalement). Les vendeurs ne sont pas obligés de valider et faire une enquête sur les antécédents des clients. « Ils peuvent faire des affaires sans que l’on pose de question » (CPGV, 2001). Il y a donc beaucoup de vendeurs qui participent à ces marchés avec l’intention de vendre des armes illégalement. De l’autre côté, les criminels et les terroristes qui ont besoin d’équipement peuvent facilement trouver ce qu’ils cherchent. Dans certains cas, ils vont directement l’acheter légalement (s’ils ont cette possibilité) ou magouiller avec un vendeur illégalement. Dans d’autres cas, ils vont passer par une personne intermédiaire "straw purchase" qui a le droit d’acheter des armes. Ces pratiques sont très courantes chez les individus qui ne sont pas légalement autorisés à se procurer une arme à feu. Pour plus d’exemples, consulter le « Center to Prevent Gun Violence, Gun and Terror ».
10. Les failles des législationsDans certains pays, la législation sur les armes à feu ne permet pas de contrôler le nombre d’armes qu’une personne peut posséder, ni la permission d’obtenir un permis. Aux États-Unis par exemple, un citoyen pourrait posséder autant d’armes à feu qu’il le souhaite et décider d’en vendre à son propre compte pour faire des affaires. Quand les lois sont inoffensives, qu’il y a un manque de contrôle et de surveillance, cela entraîne une augmentation de la disponibilité générale et de l’accessibilité aux armes. De même, certaines législations ne rendent pas obligatoire la vérification des antécédents criminels pour évaluer si la personne ne représente pas un risque et si elle est admissible à détenir une arme. Les pays ont donc besoin de lois dissuasives pour appliquer des sanctions sévères aux délits en matière de trafic et d’importation/exportation d’armes légères ainsi que pour les crimes commis avec une arme. L'ATF a établi son programme de lutte contre le trafic international des armes pour combattre les flux illicites d'armes à feu ayant leur origine aux États-Unis et pour réduire le nombre d'armes qui sont à l’origine d’un trafic international à partir des États-Unis. Ces armes servent souvent à commettre des actes de terrorisme international, pour contourner les restrictions imposées par d'autres pays à leurs ressortissants et pour favoriser les activités du crime organisé et le trafic des stupéfiants. (Holmes, 2001) Selon le Service Canadien de Renseignement de Sécurité (1999) : « Au Canada, le resserrement des dispositions législatives sur le contrôle des armes à feu empêche l’accumulation d’armes comme aux États-Unis, où des groupes justifient leur stockage en invoquant le droit constitutionnel de s’armer. On peut néanmoins acquérir des armes illégalement au Canada, comme en fait foi l’affaire de l’ordre du Temple solaire ». L’ordre du temple solaire s’était préparé à l’apocalypse en acquérant des armes et de l’argent illégalement, ce qui avait donné lieu à plusieurs enquêtes et arrestations grandement médiatisées qui ont peut-être précipité le suicide collectif du groupe. Il existe probablement d’autres moyens qui n’ont pas été mentionnés comme l’utilisation des valises diplomatiques, la publicité et la vente illégales à travers les petites annonces dans les journaux ou les usines de fabrications illégales. Pour faire le parallèle avec le monde criminel, l’étude de Fagan et Wikinson (1997), révèle que des armes à feu utilisées par les délinquants sont volées ou proviennent d’autres sources que le marché légal comme des amis de la rue, des pawn shops et/ou des connaissances au sein des amis et de la famille. Des chercheurs américains comme Wright et Rossi (1994) ont trouvé des résultats empiriques appuyant ces analyses. Leur étude démontre que les armes de poing proviennent essentiellement d’amis (source 1) et des contacts de la rue (source 2). Pour les fusils et les carabines, la famille et les amis sont les sources les plus importantes. Selon Carlo Morselli (1997), l’échange d’armes à feu illégales est un processus informel qui fonctionne à travers les réseaux de relations interpersonnelles. |
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Annexe 1: Palmarès des armes à feu les plus populaire chez les terroristes
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2002-2014, ERTA ![]() |